La place des masseurs-kinésithérapeutes dans le sport santé.
L’URPS MK BFC est partenaire de la signature du Plan Régional Sport-Santé-Bien Etre Bourgogne Franche Comté.
Ce Plan intègre un Réseau Sport Santé existant déjà en Franche Comté et qui sera étendu à la Bourgogne dans le cadre de la nouvelle grande région.
Nous sommes allés à la rencontre de deux kinésithérapeutes faisant partie de ce réseau :
L’URPS : que vous a apporté le Réseau Sport Santé ?
Lucie et Pascaline : Nous proposions déjà des cours de gym avant de connaitre le réseau sport-santé (formation mail 14 et gym hypopressive), nous avons choisi des locaux nous permettant d'accueillir des groupes jusqu'à 7 personnes (salle dédiée avec moquette au sol, espaliers...), le réseau sport santé nous permet de faire découvrir l'activité physique à des personnes qui souffrent de pathologies chroniques.
L’URPS : De quelle manière les patients sont-ils venus à vous pour pratiquer une activité physique ?
Lucie et Pascaline : Soit les patients sont envoyés par Marie-Lise notre correspondante du Réseau, soit ce sont des gens qui viennent au cabinet comme patients et qui sont intéressés par une activité physique, soit par bouche à oreille.
L’URPS : Quelles sortes de pathologies êtes-vous amené à rencontrer ?
Lucie et Pascaline : Nous avons des groupes qui mixent des personnes sans pathologies particulières et des personnes qui souffrent de pathologies chroniques très variées (cancer, asthme, BPCO, fibromyalgie...). Nous essayons de former des groupes avec un niveau à peu près homogène. Nous avons des patients de tout âge. Nous recevons les gens en séance individuelle avant le premier cours pour déterminer les besoins et voir si ce que nous proposons est adapté pour eux.
L’URPS : Quelle est la capacité maximum de vos groupes ?
Lucie et Pascaline : La taille maxi des groupes est de 7 personnes, notre salle n'est pas assez grande pour de plus gros groupes et les gens apprécient d'être en petit comité. Nous pouvons mieux contrôler les mouvements, donner des conseils...
L’URPS : Quels prix pratiquez-vous et existe-t-il une prise en charge par le Réseau Sport Santé ?
Lucie et Pascaline : Honoraires: la séance de 45min coûte 10 euros. Les personnes qui viennent avec le réseau sport santé ont la moitié du prix de 20 séances pris en charge (la personne nous paye 100 euros, le réseau nous paye 100 euros).
L’URPS : Pensez-vous que cela soit possible dans un cabinet de MK classique, quelle serait la surface minimale d’une salle de gym et de quel matériel doit-on disposer ?
Lucie et Pascaline : Pour ce qui est du local, il est nécessaire de disposer d'une salle d'environ 32m2, le sol en moquette est pratique pour la gym au sol et les étirements. Nous avons relativement peu de matériel: des swiss balls, des espaliers, des balles lestées, des élastiques. Cette salle est au sein de notre cabinet.
L’URPS : Une assurance particulière est-elle nécessaire ?
Lucie et Pascaline : En tant que masseur-kinésithérapeute, la pratique de la gymnastique médicale fait partie intégrante de nos qualifications et de notre travail; pas besoin d'assurance particulière ou de démarche particulière à effectuer (il est possible de faire de la pub pour les cours de gym si le document ne stipule pas que nous sommes kinés).
L’URPS : Rencontrez-vous des difficultés ? Et selon vous comment améliorer le processus ?
Lucie et Pascaline : Au niveau des difficultés que nous rencontrons: je trouve dommage que seul le réseau sport-santé propose une subvention, et que les médecins ne puissent (ou ne veuillent...) pas prescrire des cours de gym (remboursés ou non). Nous savons qu'à Valence par exemple, les médecins prescrivent de la gym à leurs patientes qui sont en traitement contre le cancer du sein pour optimiser les effets du traitement (meilleure tolérance de la chimio, meilleure efficacité...).
L’URPS : Avez-vous suivi une formation ?
Lucie et Pascaline : Nous avons fait 6 jours de formation pour appartenir au réseau sport-santé, 3 jours de théorie (rappels de pathologie, cours de nutrition...) et 3 jours de pratique (où nous sommes mis en situation et devons proposer un cours adapté face à des patients). Marie-Lise nous a également proposé des formations complémentaires sur une journée environ 1 an après la formation initiale (très intéressant pour faire un débriefing de nos difficultés, rencontrer nos partenaires...).
L’URPS : Plus généralement, pensez-vous qu’il serait intéressant d’engager les MK de BFC à investir ce secteur d’activité
Lucie et Pascaline : Nous pensons que les kinés doivent s'impliquer dans cette prise en charge, s'ils ne le font pas d'autres professions viendront se positionner sur ce créneau et nous aurons perdu une belle occasion de dynamiser la profession et d'offrir à nos patients une prise en charge plus complète.
L’URPS : quelles améliorations pouvez-vous proposer ?
Lucie et Pascaline : Il nous faudrait plus de lisibilité, la plupart du temps nos patients ne savent même pas que les kinés sont habilités à proposer des cours de gym...Il me semble que l'état voudrait initier un programme de subvention des activités physiques, si nous ne faisons rien il me semble évident que les kinés seront exclus de ce programme au bénéfice des professeurs d'apa.
Nous remercions Lucie et Pascaline et nous vous invitons à prendre contact avec nous pour plus d'infos sur le Réseau Sport Santé.